à un certain oiseau
*
C'est un poète...
il enfante l'infini
avec son silence
*
nos
mains
la
Main
*
Voici un poème prononcé il y a bien des années et qui maintenant, relu en toute innocence (et donc brisée cette vaine crainte qui provoquait en moi sa naïveté, nudité et candeur), me réveille, ici et maintenant, un sourire enfant, beau, vital.
La nuit, les étoiles, l'enfant
L'enfant regarde ces étoiles qui peuplent sa nuit
Cette nuit étoilée qui accueille son enfant
Regard regardé
Secret dialogue des esprits innocents
L'enfant regarde la nuit
Sur ses yeux-miroirs
des points de lumières
Regard étoilé
Une comète dissout l'immobilité apparente
convoque le jeu, le feu
L'enfant suit la comète
Il sait que le temps est une rivière mais aussi un feu
Il sait que le feu est la lumineuse écriture du temps
éternelle rivière
Il sent dans l'Eau
le mouvement essentiel
qui rêve nos visages
échos du Feu
Eau et feu, Feu et eau
refletant les formes de ce temps incendié
dessinant sur son cristal imagé
les vaguelettes du destin
éternel retour
art du cercle
encerclé
L'enfant
regarde le feu devenir eau
l'eau devenir feu
regarde l'eau, le feu,
le jeu
Jeu d'un vent
sculptant dans les montagnes
le rêve musical des dieux
secret vers du Poème
oubli, silence, essence
Elévation
L'enfant, l'oiseau
assoifé de nuages, de jeu
patiente en silence,
songe
Un instant
le sépare du réveil
Réveil où l'oeil
apprendra à pleurer sa nuit,
à accueillir l'aube qui suit
Aube
Voilà l'oiseau qui se remet à chanter
Voilà le soleil qui se remet à planer
La nuit rend le jour
Le silence rend l'écho
La mort rend la vie
L'enfant regarde le Tout
Une musique l'encercle
Cercle encerclé
(Tanger, aube anonyme, hiver de 1997)
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