Écriture ample, d’un seul trait qui démontre sa
source
et son élan –martinets –
se dépliant par d’immenses caresses, épousant
les pleins,
les creux et les failles du corps invisible des
vents.
Tant de tiges qui s’élancent, se plient et
se déplient, se
cassent sans se rompre, d’un même mouvoir
en lui-même enraciné,
mouvoir, telle une pensée lisible un instant sans
mot et
sans trace
coulé dans la pleine jouissance de son être indivis
tout un ciel d’afflux de sèves, de rumeurs
d’éclosion
ô certitude d’être ici sans reste exprimé dans son
faire !
Plongées et rejaillissement souples, toujours
légers,
infiniment légers,
torsades et dislocation tracées avec la même
assurance
fluide,
comme si le mouvement de la vie, sa trajectoire
incalculable se dépliaient
dans la substance même d’une infrangible unité –
Le gracieux don de batir ces hautes voûtes
éphémères
où résonne
mêlé aux brefs appels pointus le bonheur du
regard
d’habiter
ces traits qui volent et dessinent leurs arcs
innombrables
lumière sur lumière –
C’est la seule écriture que tu puisses lire
aujourd’hui
Comme si ta rétine et les neurones gris où
s’élaborent
et se dissolvent ces dessins purs d’un seul élan
tracés
(dans le bruissement discret de courants et de
chimies)
comme si les pins fins rameaux de ton souffle et
de ton
sang
tout ce que ton esprit croit comprendre et ignore,
les espaces et une pensée infiniment ouverts
étaient fondus dans le même déploiement
en cette musique où chaque note est un cœur
au rythme, harmoniques et timbre singuliers –
Lorand Gaspar, Patmos (2001)
source
et son élan –martinets –
se dépliant par d’immenses caresses, épousant
les pleins,
les creux et les failles du corps invisible des
vents.
Tant de tiges qui s’élancent, se plient et
se déplient, se
cassent sans se rompre, d’un même mouvoir
en lui-même enraciné,
mouvoir, telle une pensée lisible un instant sans
mot et
sans trace
coulé dans la pleine jouissance de son être indivis
tout un ciel d’afflux de sèves, de rumeurs
d’éclosion
ô certitude d’être ici sans reste exprimé dans son
faire !
Plongées et rejaillissement souples, toujours
légers,
infiniment légers,
torsades et dislocation tracées avec la même
assurance
fluide,
comme si le mouvement de la vie, sa trajectoire
incalculable se dépliaient
dans la substance même d’une infrangible unité –
Le gracieux don de batir ces hautes voûtes
éphémères
où résonne
mêlé aux brefs appels pointus le bonheur du
regard
d’habiter
ces traits qui volent et dessinent leurs arcs
innombrables
lumière sur lumière –
C’est la seule écriture que tu puisses lire
aujourd’hui
Comme si ta rétine et les neurones gris où
s’élaborent
et se dissolvent ces dessins purs d’un seul élan
tracés
(dans le bruissement discret de courants et de
chimies)
comme si les pins fins rameaux de ton souffle et
de ton
sang
tout ce que ton esprit croit comprendre et ignore,
les espaces et une pensée infiniment ouverts
étaient fondus dans le même déploiement
en cette musique où chaque note est un cœur
au rythme, harmoniques et timbre singuliers –
Lorand Gaspar, Patmos (2001)
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