Allez, champs, de votre pas de chaumes flétris
dépouille ta robe, ô montagne
la clarté du jour passe, comme font ses vermisseaux
les halliers s’en vont
comme passent les rondeurs des collines…

Et moi
vêtu du temps et de ses cendres
l’arbre, de ses interstices m’a jeté
en proie à un espace clos de haches invisibles
dans une houle de fruits
à chercher le bourgeon de l’errance
là où m’élève le mât du plaisir
là où les voiles se confondent avec les récifs
où le corps se fait casemate
et le désir forteresse assiégée

Alors je dis : Notre espace sera sauvage et vert
mais
ô amour futur, ô mon corps à venir
où établir, de quoi te gratifier
si ce n’est de la mémoire des papillons ?



Adonis, Alchimie
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