va-et-vient dans l’ombre,
de l’ombre intérieure à l’ombre extérieure

du soi impénétrable au non-soi impénétrable
en passant par ni l’un ni l’autre
.
comme entre deux refuges éclairés dont les portes
sitôt qu’on approche se ferment doucement,
sitôt qu’on se détourne s’entrouvrent
doucement encore

revenir et repartir appelé et repoussé

sans percevoir le lieu de passage,
obnubilé par cette lueur ou par l’autre

seul bruit les pas que nul n’entend

jusqu’à s’arrêter pour de bon enfin,
pour de bon absent de soi et d’autre

alors nul bruit

alors doucement lumière sans déclin sur
ce ni l’un ni l’autre non perçu

cette demeure indicible
.
.
Samuel Beckett, Ni l'un ni l'autre
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.