Par la porte, la lumière. Plus haut, la rue, le bruit des astres.
Savoir que l'été attend là, l'inutile charité des ombres.
Á présent, à ma bouche arrive un visage. La mer repose entre les vignes. Lente est l'heure, la main qui m'appelle.
Je n'aime rien d'autre. Peut-être son feu, sa douleur devenue cendre.
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L'araignée file dans le miroir. Martyres de poussière, les yeux ouvrent leur aveugle cheminement. Le passage de l'hiver, qui est mourir.
Dans une procession d'éclairs, les cierges, viatique de l'aube, frissonnent au soleil. Aucun corps ne veille près du cyprès. Rien ne brûle dans le supplice du repos, dans l'éternité.
Avant que le jour ne soit jour, l'araignée s'arrête : je vois la proie. J'avance entre les fils d'un magique univers.
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Au-dessus de la terre touchée par le culte, un signe, le sceptre et ses vers.
Au-dehors, dans l'ordre nocturne, la dame de marbre, l'auguste voix retrouvée.
Tardive arrive l'heure. Le pardon. L'équilibre des dieux. Le dogme résigné à sa cavité adverse.
Seul un corps connaît l'incendie de la mer, dans un autre corps.
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Manuel Álvarez Ortega, Genèse
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