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« Où est la maison de l'ami ? » C'est à l'aube que s'enquit le cavalier.
Le ciel fit une pause.
Le passant offrit le brin de lumière qu'il avait aux lèvres à l'obscur des sables
Puis du doigt désigna un peuplier et dit :

« Avant d’atteindre l'arbre,
Il y a une traverse plus verte que le sommeil de Dieu
Où l'amour est aussi bleu que les plumes de la sincérité.
Tu iras jusqu'au bout de ce chemin qui débouche derrière l'adolescence,
Puis tu tourneras vers la fleur de la solitude.
À deux pas de la fleur,
Tu t'arrêteras au pied de l'éternelle fontaine des mythes de la terre ;
Là, une frayeur diaphane s'emparera de toi.
Dans l'intimité fluide de l'espace tu entendras un bruissement :
Tu verras un enfant perché sur un grand pin
Saisissant un poussin dans le nid de lumière
Et tu lui demanderas
Où est la maison de l'ami. »

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Sohrâb Sepehri, Volume vert.
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