Je prends le chemin, qui mène au jardin de l’erreur, je joue avec les noms, derrière le bosquet de la vérité, je bois là où l’enfant ramasse ses dés, je me cache dans le hallier, où tremble la gazelle, le loup couvre le chant du berger, une brise époussette mon corps, dans le jour noir, l’averse remplit le lac, qui sépare les deux pays, je bois dans une coupe de Sumer un vin conservé, dans une amphore d’argile, enfouie sous terre, depuis des millénaires, la vielle coupe, fossile du paradis, exhale une haleine, que je flaire mortelle.

Abdelwahab Meddeb, Tombeau d'Ibn Arabi
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