Un point
un seul point
que tu cherches
sans relâche
.
le point de la nuit
le point de la vie
.
un point
un seul point
ouvert dans le ciel
le commencement du commencement
le point ardent
irremediable
.
grand temps
il est grand temps
de revenir à ce point
.
grand temps
entre la rouille et la soie
de retrouver une brèche
toujours plus aiguë
.
un point
pour ponctuer le monde
au plus juste
au plus chaviré
.
point-foyer
point porteur de tout
point
d’un retour à tout
.
pour fuser dans le vrai
ricocher dans l’immense
.
grand temps
il est grand temps
de rassembler l’éparpillement
de mettre sa peau sur la table
.
grand temps
de terrasser toutes les idoles
de pénétrer l’invisible
d’inspirer jusqu’au ventre du ciel
.
c’est le point
de la qualité pure des choses
le tiret
d’Emily Dickinson
griffant l’illimité
.
c’est le point
des marques d’ongles éperdues
derrière chaque syllabe
.
un point
pour tenir le monde
pour tanguer encore et toujours
quand la nuit s’effondre
.
un point
avec cette force d’enfance
oui
comme un poids
d’enfance
dans la poitrine
.
cette force enfin désenfouie
.
c’est le point
le seul point
irradiant
point-source
sans repère
sans attache
point d’abandon
soleil de souffle
.
qui mord l’infini
.
Zéno Bianu, La troisième rive
.
.

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