Quand vous débarquez dans un pays que vous n'avez jamais vu ou que vous avez déserté depuis longtemps, ce qui vous frappe avant tout, c'est la langue que parlent les gens du cru. Eh bien ! le Sud, c'est d'abord une langue : la tachelhït. C'est une variété du berbère tamazight qui comprend au Maroc quatre parlers : la tachelhït, le rifain, le zaïan et le dialecte en usage dans l'Est. Mais le Sud n'est pas que cela ; son caractère géographique unique le différencie nettement des terres du Nord. À mesure que l'on s'approche, il s'annonce géologiquement. Aux pénéplaines côtières parfois verdoyantes et parfois franchement nues, succède un sol qui se plisse insensiblement, se bourelle et délivre d'autres essences. Une variété infinie de cactées surgit au petit jour des deux côtés de la route taillée dans la croûte sèche et caillouteuse ; des arganiers rabougris et poussiéreux, d'un vert bouteille que jaunit l'ambre des noix pas encore mûres, élèvent au ciel une silhouette battue par les intempéries et le soleil bouillant.

Arbres épineux milles fois vaincus et milles fois ressuscités
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