De tout temps, la femme berbère a été pourvoyeuse des significations cachées du monde. C'est elle qui inculquait aux très jeunes enfants la culture ancestrale que l'homme, trop paresseux quand il n'était pas occupé dans les mines d'Europe ou les épiceries de Casablanca, ne leur dispensait pas. Cette culture ne se donnait pas comme un apprentissage au sens scolaire, mais comme un travail de patience et de méthode qui consiste à nourrir le cerveau de l'enfant de légendes symboliques tout en lui faisant connaître les beautés diverses et immédiates de la terre. Les changements de saisons se transformaient en festivités dionysiaques où le désir vital acquérait une dimension propre aux mythologies les plus envoûtantes. La femme apparaissait alors comme une déesse bienveillante, car elle composait avec les éléments, elle était les éléments et tout ce qui les embellissait aux yeux des hommes ; mais c'est au printemps, lorsque les torrents frangés d'écume brune et duvetés de tamaris verts roulaient un tam-tam de galets assourdis, qu'elle s'épanouissait et devenait aussi aérienne qu'une antilope.

Elle se confondait avec la renaissance de la Nature
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