Il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème, il n'y a pas de question. Dieu n'est ni la solution, ni la question. Il est le Premier et le Dernier.

Quant à nos questions et nos réponses si infinitésimalement et tristement humaines, elles sont presque sans objet.

Rûmi se hasarde à affirmer : « ... Gardez-vous de dire que vous avez compris !... la compréhension est de ne pas comprendre... Cette compréhension pour toi est une entrave. Il faut [lui] échapper ». Et il ajoute qu'il faut se méfier de la « brume des mots » (in Le livre du dedans).

Beaucoup de gens n'ont que mépris pour les mots. Mais savent-ils que le mot est né avant l'univers ? : kun fayakun, fiat lux. Le mot divin Soit a été à l'origine du monde. Il ne faut pas minimiser la priorité que Dieu a ainsi donné au mot par rapport au monde.

Camille Bryen propose cet écrit sur la main de la substance, susceptible de réveiller la beauté : « Les mots ne sont pas les éléments du dictionnaire, les caillous de la mémoire. Ils circulent dans le Cosmos et notre sang. Chacun d'eux représente une suite d'opérations millénaires. Chacune de leurs syllabes, une prise de conscience, chacune de leurs lettres une réelle antenne pour capter l'esprit voyageur » (in Langue d'oiseau).


Abdelmajid Benjelloun, Rûmî ou une saveur à sauver du savoir
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