Une île de flots tournerait au milieu des terres, un jet d'eau patrouillerait dans les banlieues. Un ballon de flammes, volant bas, parcourrait la ville sans la brûler et l'on rencontrerait encore dans la campagne des géants imaginaires.


*


Je voyagerais à nouveau, plus comme avant, mais brûlant toutes les stations ou à peu près, m'arrêtant le temps de demander du feu et encore pas toujours, simplement pour voir des gestes, tandis que moi je resterais muet, mais regardant, regardant intensément, et réfléchissant, et regardant. Ça me suffirait, non ça ne me suffirait pas, mais le dégoût que j'ai à communiquer, à chercher à entrer dans ce qu'on me communique, à être pris dans le piège des communications, m'empêcherait de descendre.


*


Une plante qui croîtrait dans les lieux d'exaltation, seulement là, noueusement chez les intolérants et les fanatiques, pas du tout chez les indifférents et admirablement auprès de ceux qui aiment avec transport, auprès des jeunes imaginations ivres d'avenir.

De soleil au firmament elle se passerait aisément, mais non du soleil des êtres. Unique détecteur, elle se montrerait avec éclat devant certaines fenêtres où vainement l'occupant prendrait un air modeste et quelconque. Impossible à tromper, inutilement transplantée chez des riches sans élan, dans le parc desquels elle ne ferait plus une feuille, devenant tout bois, ou corde, ou balai et poussière



Henri Michaux, ...rait


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.