Que le vrai ou la vérité soit fondamental, cela nous paraît une évidence. Puisque l'univers vivant est là, il faut bien qu'il y ait une vérité pour que cette réalité, en sa totalité, puisse fonctionner. Quant au bien ou à la bonté, nous en comprenons aussi la nécessité. Pour que l'existence de cet univers vivant puisse perdurer, il faut bien qu'il y ait un minimum de bonté, sinon on risquerait de s'entretuer jusqu'au dernier, et tout serait vain. Et la beauté ? Elle existe, sans que nullement sa nécessité, au premier abord, paraisse évidente. Elle est là, de façon omniprésente, insistante, pénétrante, tout en donnant l'impression d'être superflue, c'est là son mystère, c'est là, à nos yeux, le plus grand mystère.


*


Seule un posture d'accueil -être “le ravin du monde”, selon Laozi-, et non de conquête, nous permettra, j'en suis persuadé, de recueillir, de la vie ouverte, la part du vrai.


*


Pour qu'il ait vie, il faut qu'il y ait différenciation des éléments. Cette différenciation, en évoluant, en se complexifiant, a pour conséquence la singularité de chaque être. Cela est conforme à la loi de la vie qui implique justement que chaque être forme une unité organique spécifique et possède en même temps la possibilité de croître et de se transformer. C'est ainsi que la gigantesque aventure de la vie a abouti à chaque herbe, à chaque fleur, à chacun de nous, chacun unique et irremplaçable. Ce fait est d'une telle évidence que nous ne nous en étonnons plus. Pourtant, personnellement, je reste celui qui, depuis toujours, s'étonne. En vieillissant, loin de me sentir désabusé, je m'étonne encore, et pourquoi ne pas le dire, je ne cesse de m'en féliciter, car je sais que l'unicité des êtres, donc de chaque être, représente un don inouï.
.
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.