Kouas

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Mīng ī
1. Lumière blessée, faiblissante, entrant sous la terre
2. Lumière sortant de l’orient, bourgeonner, ī.
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TEXTE I
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Mīng-ī indique un progrès dont l’affermissement est difficile. (Termes divinatoires interpolés.) Profiter des difficultés pour se parfaire, être droit et juste.
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COMMENTAIRE I
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Mīng-ī est la lumière entrant sous la terre, brillante et docile. Cruellement traité (ī) et dans de grandes difficultés, c’est ce que fut Wen-Wang. — Dans de grandes difficultés et restant droit et ferme en son cœur, c’est ce que fut Khi-tze.
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SYMBOLISME
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Le soleil entre sous la terre (la nuit). Le sage, gouvernant les hommes, de l’obscurité même sait encore briller.
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TEXTE II
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1. La lumière faiblissante (le jour finissant) dans son vol abaisse ses ailes (descend sous terre). Le sage dans sa route sait jeûner plusieurs jours (plutôt que d’abandonner la voie droite) ; où qu’il aille, les grands parlent de lui.
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2. La lumière (dans sa route) est attaquée du côté gauche et repousse l’assaut avec la force et la rapidité du cheval. (Ou bien : elle se répand à gauche avec la force et la rapidité d’un cheval qui sauve son cavalier.)
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3. Elle va dans le sud et y fait prisonnier le grand chef (des ténèbres). Elle ne peut souffrir aucun mal.
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4. En allant du côté gauche, on s’associe à la pensée du principe lumineux, lorsqu’il sort de son palais (pour se répandre sur le monde).
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5. Khi-tze s’avance, la lumière l’emporte et triomphe définitivement. Ou bien : l’éclat répandu par Khi-tze est bienfaisant et assuré.
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6. Lorsque la lumière ne brille pas encore et que les ténèbres règnent, la lumière s’élève d’abord dans le ciel, se répand, puis s’incline vers la terre. [Elle éclaire les quatre plages et entre en terre perdant sa mesure. Marche du soleil et du jour. Com. II.]
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Pi
1. Éclat, rayon, orner
2. Exercer, rendre fort.
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TEXTE I
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L’éclat, même développé, s’affermit peu généralement, quoi qu’on fasse. (La gloire, la fortune ne sont pas durables.)
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COMMENTAIRE I
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L’art et l’intelligence forment la beauté, l’éclat de l’homme. C’est d’après l’ordre du ciel que nous envisageons les changements des saisons. C’est d’après le beau humain que nous formons et perfectionnons le monde.
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TEXTE II
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1. On fortifie ses pieds, on les orne en quittant son char et allant à pied (par vertu). Com. Kang teh.
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2. (Autre exemple du mot.) Orner, arranger sa barbe, la mettre en ordre, la rendre belle et luisante. Image du bel arrangement, de la vertu.
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3. Ce qui est bien en ordre (pi) et bien disposé intérieurement aura un développement constamment heureux, ne subira aucun tort (pi).
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4. Belle, simple comme un griffon blanc, la jeune fille n’épousera pas un ravisseur, un brigand [mais restera sans tache. Com. II.]
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5. L’éclat (pi) qui orne le haut des montagnes et des collines est d’abord mince comme un rouleau de soie jaune (à l’aurore), mais il finit par répandre la lumière et la joie. (Peinture de l’aurore, d’un bonheur naissant.)
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6. Le rayon (pi) blanc est complet et parfait (n’excède en rien). [Il retourne à la racine de la lumière et est sans couleur spéciale. Com.] ; [c’est le terme suprême. Com. II.] (C’est la lumière fondamentale essentielle ; sans teinte ni nuance spéciale.)
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SYMBOLISME
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Le feu sous une montagne forme le koua. Le sage fait briller tous les principes, mais ne croit pas pouvoir trancher toutes les discussions.
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Tchōng
1. juste milieu, vertu, droiture, sincérité,
absence d’égoïsme, fidélité digne de confiance (fou).
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TEXTE I
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La droite sincérité inspire confiance et émeut jusqu’aux porcs et aux poissons, c’est une source de bonheur ; elle fera traverser les difficultés et mènera à une prospérité assurée.
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TEXTE II
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1. Une circonspection ferme est heureuse ; une conduite différente n’amènera pas de sujet de joie. [Si ces dispositions changent. Com. II.] Il faut une paix intérieure vigilante, autrement pas de joie.
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2. La grue appelle du lieu de sa retraite et ses petits lui répondent dans un même sentiment (de même le sentiment de concorde fait dire :) j’ai une coupe d’excellent vin, je veux la vider avec vous [d’un désir qui a sa racine au centre du cœur. Com. II]. Cela représente la concorde, deux oiseaux se répondant, deux hommes également.
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3. Si l’on reçoit un rival (un égal), tantôt on est excité (on bat le tambour), tantôt on est comme abattu ; tantôt on pleure, tantôt on rit (selon que l’on a à craindre ou non, qu’on triomphe ou non, et, en ce cas, le juste milieu ne peut plus être observé). On ne garde plus une attitude convenable à sa position. Com. II. Ayant perdu le tchōng, on n’est plus maître de soi ni de ses mouvements.
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4. La lune qui approche de sa plénitude (est au tchōng). Un cheval qui quitte ses compagnons (pour être employé à de plus nobles usages) n’a point de regret (et observe ainsi le milieu).
Note. Image de qui, avançant en dignité, s’approche davantage du prince, et de celui qui rompt avec ses égaux pour monter en rang et dignité. La figure du cheval est fréquemment employée. La monnaie du cheval signifie les honoraires du médecin. Le cheval conducteur est le précepteur du prince.
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5. Un attachement sincère et fidèle est sans repentir.
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6. Si le faisan rouge voulait s’élever dans le ciel, l’issue de cette tentative serait funeste. — Comment pourrait-il réussir ? Com. II. (Image de l’ambition excessive qui ne peut qu’échouer.)
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COMMENTAIRE I
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Juste milieu et sincérité. Douceur à l’intérieur, fermeté gardant le juste milieu ; satisfaisant tout le monde, condescendant, fidèle et droit, on améliorera le pays ; la confiance s’étendra jusqu’aux porcs et aux poissons, on traversera les difficultés comme un fleuve que l’on passe monté sur un vaste vaisseau de bois.
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Le milieu ferme donne l’avancement et l’achèvement, et fait correspondre aux vues du ciel.
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Yi-King
[Traduit par Charles de Harlez]
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