El reflejo

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Un hombre se propone la tarea de dibujar el mundo. A lo largo de los años puebla un espacio con imágenes de provincias, de reinos, de montañas, de bahías, de naves, de islas, de peces, de habitaciones, de instrumentos, de astros, de caballos y de personas. Poco antes de morir, descubre que ese paciente laberinto de líneas traza la imagen de su cara.
Jorge Luis Borges, El Hacedor
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2 commentaires:

  1. Je rapproche instinctivement, cher Fayçal, cette très belle citation de Borges de cette phrase de George du Maurier (tirée de "Peter Ibbetson"), dont j'ai fait l'exergue de mon dernier livre :

    "Le cosmos entier est dans le cerveau d'un homme - autant du moins que ce cerveau en peut contenir ; il n'est peut-être nulle part ailleurs."

    Je ne sais pas si ce rapprochement est pertinent, mais ce visage en forme de "patient labyrinthe" me paraît beaucoup plus aimable, en tout cas, que le "visage du dieu absent" que vous évoquiez via Heidegger sur mon blog (les spéculations philosophiques par trop abstraites me "parlent" beaucoup moins que la poésie... (vous me direz que c'est la même chose ; certes, certes... et vous avez bien raison de chercher la poésie partout (elle y est))

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  2. Merci beaucoup Didier, la citation de Georges du Maurier est très belle. Néanmoins, elle ne correspond pas tout à fait à la phrase de Borges, celle-ci évoquant le façonnement du visage par le monde, le monde sculptant notre visage, laissant sa trace en lui. Votre citation serait plus proche d'un Georges Berkeley, idéaliste, pour qui "Esse est percipi aut percipere" (« être c'est être perçu ou percevoir »). Là oui, tout passe par le cerveau (et un bon contrepoint à ce diton est Film de Beckett).
    La phrase d'Heidegger touche vos propos, dans la mesure où vous dites qu'il faut s'éfforcer à préparer la venue du libérateur, là où Martin dit qu'il faut préparer avec la pensée et la poésie une disposition pour l'apparition/absence de Dieu, c'est à dire, qu'il faut préparer le chemin pou la venue du surhomme (qui n'est rien d'autre que l'enfant qui crée et joue la vie).
    Certes, la poésie est partout, j'en conviens, je dirais meme plus: la poésie EST tout. Comme dit un poète ami, Les premiers bruits de l'Univers furent des mesures musicales...
    Et bravo, vous avez découvert mon blog alors que je ne comptais le réactiver qu'en janvier (2008 a été une année où le silence a su régner). Cinéaste et photographe, je laisserai trace de mon voyage à partir donc du mois qui vient. Je compte avec vos sages yeux... J'adore vos écrits (et finirai par trouver et lire vos deux livres) !

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