« Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est à l’exemple d’une niche où se trouve une lampe ; la lampe est dans un récipient de verre qui paraît un astre rutilant. On l’allume grâce à un arbre béni, un olivier, qui n’est ni d’Orient ni d’Occident et dont l’huile resplendit même si le feu ne la touche pas. Lumière sur lumière. »
« Il n’y a pas d’avant qui Le précède, ni d’au-delà qui Le dépasse, ni de à partir de qui Le devance, ni de loin de qui concoure avec Lui, ni de vers qui se joigne à Lui, ni de dans qui Le localise, ni de quand qui Le fixe, ni de si qui délibère avec Lui, ni de au-dessus qui Le couvre, ni de au-dessous qui Le porte, ni de en face qui s’oppose à Lui, ni d’auprès qui le reserre, ni de en arrière qui Le tire, ni de devant qui L’arrête, ni d’auparavant qui Le fasse apparaître, ni d’après qui Le fasse disparaître, ni de tout qui Le rassemble, ni de il y a qui Le fasse exister, ni de il n’y a pas qui fasse qu’Il n’existe point, ni de voile qui Le cache. Sa perpétuité a devancé la contingence, Son existence a devancé le néant, et Sa prééternité a devancé la fin.
Si tu dis avant ?, l’avant est après Lui.
Si tu dis Lui (Huwa), le H et le W sont Sa création.
Si tu dis comment ?, Son essence se dérobe à la description par la manière d’être.
Si tu dis où ?, Son existence a devancé le lieu.
Si tu dis qu’est-Il ?, son ipséité est distincte des choses.
Il n’y a que chez Lui que deux attributs peuvent être réunis simultanément sans qu’Il se trouve mis par eux en contradiction. Il est caché dans Sa manifestation et manifeste dans Son occultation, car il est « le Manifeste et le Caché », le Proche et l’Éloigné, et Ses créatures sont ainsi empêchées de Lui trouver un semblable.
Il agit sans contact direct, Il se fait comprendre sans qu’on Le rencontre, et Il guide sans faire signe.
Il n’est ni en proie aux désirs, ni agité par les pensées.
On ne saurait attribuer de modalités à Son Essence, ni de contraintes à Son Action. »
J’étais dans le désert, et je fus pris d’une faim violente. Mon âme me réclamait de demander à Dieu de la nourriture, mais je dis : « Ce n’est pas ainsi que se comportent ceux qui se remettent avec confiance à Dieu. » Alors mon âme me réclama de demander à Dieu la patience, et j’allais le faire, quand j’entendis une voix qui disait :
Il affirme qu’il est proche de Nous et que Nous n’abandonnons pas celui qui vient à Nous, Mais il Nous demande des forces, dans l’impuissance et la faiblesse, comme si Nous ne le voyions pas et comme s’il ne Nous voyait pas.
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Un solitaire s’est esseulé en Dieu le Solitaire, et il est resté seul, car l’Être désiré est Seul.
Il en est bien ainsi, car j’ai constaté qu’il y a plusieurs degrés d’ « isolés », et loin est le but à approcher !
Un « isolé » s’élève, par l’aspiration de son cœur, loin du monde sensible tout entier, et il s’en écarte.
Il a marché sans relâche vers les sommets en s’esseulant, et tout homme esseulé par l’épreuve est solitaire.
Un autre s’élève vers les hauteurs en s’isolant de l’âme par l’extase, et l’âme disparaît de lui.
Un autre, délivré de la captivité par l’ « extinction », s’est retrouvé seul, et un Ami affectueux l’a choisi
‘Amr Ibn ‘Uthmân Makki
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S’il suffit pour toi que la lucidité te fasse réaliser ce qui est pour Lui, comment sera-ce dans l’ivresse, qui en est plus capable !
Tes deux états, lucidité et ivresse, n’en sont qu’un pour moi, dans lequel je ne cesse d’être à la fois lucide et ivre
Kalâbâdhi
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Je suis devenu conscient, mais ce n’est pas en lançant des regards ; à défaut de regards, il y a un témoin de Celui qui n’est pas là.
Et je suis devenu incosncient de mon inconscience, parcequ’Il est non manifesté ; c’est alors qu’a brillé l’apparition de Son mystère caché, qui n’est pas le néant
Nûrî
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L’audition spirituelle est ce qui éveille une pensée et procure un enseignement, et tout le reste n’est que tentation
‘Abd Allâh Nibâji