Reflets


Y a-t-il vraiment, ô Seigneur, quelque chose en moi qui puisse te contenir ? Le ciel et la terre, que tu as faits, et au sein desquels tu m’as fait, te contiennent-ils ? Ou parce que rien de ce qui existe ne pourrait exister sans toi, alors tout ce qui existe te contient-il ? Donc, puisque moi aussi j’existe pourquoi est-ce que je cherche à te faire entrer en moi, qui ne serais pas si tu n’étais déjà en moi ? Pourquoi ?
.
Saint-Augustin, Les Confessions
.
.
*
.
.
La première transcendance est celle du ruisseau qui abandonne un peu de lui-même pour devenir ciel. Le ciel qui s’introduit dans le ruisseau, fait un léger bruit dont jusqu'à présent aucun savant ne s’est préoccupé. Parfois, le ruisseau s’arrête pour laisser le mouvement à ses galets et surtout pour planer sur sa transparence. La transparence du ruisseau est une représentation supérieure, une spiritualité, car elle s’approprie le ciel. Par la transparence, le ciel ne supprime-t-il pas le ruisseau, et vice-versa ? Et comment le grand du ciel peut-il entrer dans le petit du ruisseau, sans le moyen de l’image mentale et de la représentation ? Décidément, la transparence est aussi miraculeuse que l’esprit humain. Mais qui nous dit que cette transparence n’est pas une forme d’esprit ?
.
Abdelmajid Benjelloun, L’Eternité,
belle comme le visage des enfants
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.